Pour qui est déjà passé devant une basse-cour, l’on y trouve toutes sortes de volatiles.Il y a des canards, parfois boiteux qui jettent un froid et qui sont loin d’être enfants du bon Dieu; il y a des poules,bien en chair et souvent mouillées quand elles sont de luxe; il y a des coqs, bien en pâte et passant pour des ânes; il y a des dindons rois de la farce; il y a des colombes pas encore atteintes par la bave de crapauds qui ne se transformeront jamais en princes (sauf peut-être au rayon biscuits de chez Carrefour); il y a des dindes pas chères et fières de l’être que l’on voudrait se farcir tout au long de l’année; il y a des cailles qui se les gèlent quand les canards jettent un froid; il y a des faisans qui font et défont en ne rien faisant, il y a des oies qui à défaut de défendre le Capitole se font plumer sans rien dire; il y a des paons pour qui la roue cessera un jour de tourner, il y des pigeons qui passent, repassent et trépassent une fois pris; il y a des bécasses qui les cassent et qui feraient mieux de se casser…
Ainsi va la vie de la basse-cour où chacun piaille, caquette, cacabe, cancane, chante, glougloute, criaille, glousse, ou bien ferme sa gueule quand on lui tord le cou.
Et, il y a ………………………………………..LA PINTADE de l’arrière pays varois, pseudo poule de luxe.
Il est arrivé à nos chastes et prudes oreilles qu’évolue au SAMU83 un tel volatile que beaucoup de confrères ambulanciers mais aussi pompiers et médecins voudraient plumer, voire cribler de petit plomb le fion, tellement l’empathie, le bon sens et le langage châtié ne sont pas l’apanage.
Cette pintade élevée en Dracénie au mauvais grain pense qu’elle est la meilleure, au-dessus de certaines poules de luxe qu’elle aimerait détrôner au sein de la basse-cour. Sachant qu’elle n’y parviendra pas elle s’est créé son propre style afin de se démarquer et s’affirmer, ceci se traduisant par des vociférations et autres inconsidérations vis-à-vis d’autrui, voire de ses confrères et consoeurs.
Vous l’aurez bien compris, cette pintade n’est au mieux qu’une dinde de luxe.Souvenons-nous que la pintade est tout simplement bête, et donc forcément comme elle n’y a jamais réfléchi, ne sait pas ce qu’elle veut. Alors elle fait n’importe quoi, n’importe comment et en est fière. Sa grand ambition dans la vie est de devenir poule de luxe, surtout pas dinde, bah ouais, c’est has been une dinde.
Alors que la poule de luxe cause de façon posée et réfléchie, est à l’écoute de son interlocuteur et s’adapte surtout au niveau de ce dernier sans jamais se rabaisser; alors qu’elle a une grande ouverture d’esprit et parle avec tout le monde et que la seule sélection qui s’opére est sur l’intelligence, l’humour et les bonnes manières, la pintade, elle, parle pour parler, car elle doit se faire remarquer par dessus tout. Elle utilise du vocabulaire qu’elle ne maîtrise pas afin de montrer qu’elle en connaît un rayon, certainement plus que cette crâneuse de poule de luxe. Elle choisit minutieusement à qui elle parle sur des critères tels que la marque du chemisier porté ou la marque du maquillage, car attention,la pintade ne parle pas à tout le monde, et que quelqu’un d’inférieur à son statut n’ose jamais lui adresser la parole, oooh que non, sinon, c’est le coup de mistral assuré !
Avis donc à la population médicale et paramédicale, cette pintade des confins dracénois est régulièrement à l’oeuvre, ne vous en laissez pas conter et rabattez-lui son caquet si besoin est.
Elle finira un jour par y laisser des plumes dont l’une nous sert par avance à écrire aujourd’hui ce billet.